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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog la crise des consciences accueil contact revues shs vulgariser les sciences 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >> 14 mars 2013 4 14 / 03 / mars / 2013 19:37 wikibuster : les dessous de wikipédia ce titre est celui d'un blog : http://blog.wikibuster.org/ . j'ai reçu récemment un message de ce site demandant la permission de reproduire un de mes anciens billets sur wikipédia, pour une affaire de censure. du coup, par curiosité, j'ai fais un saut sur ce blog. je dois bien avouer que la démarche est très intéressante. l'idée qui se trouve à la base de wikipédia est très humaniste : partager gratuitement la culture et le savoir. seulement, après quelques temps passé sur ce site communautaire, cette "encyclopédie libre", il est facile de s'apercevoir de certains dysfonctionnements. encore, que wikipédia fasse la chasse aux propos litigieux, c'est normal. mais que les administrateurs déclarent la guerre à tout contenu qu'ils n'apprécient pas, pour diverses raisons (souvent indéfendables), ce n'est plus normal. d'ailleurs, il est curieux de constater que tout et n'importe circule sur le site, alors même que la volonté encyclopédique devrait permettre d'éviter les erreurs grossières. de plus, comment justifier la création d'articles médiatiques (les guerres, événements climatiques, etc.) ? en effet, où est l'encyclopédisme là-dedans, du moins comme prétendais le mettre en oeuvre un certain diderot ? ajoutons, pour terminer ce rapide billet, que certains de mes articles ont été littéralement repris par d'autres, comme celui sur un haut-fonctionnaire de l'égypte ancienne : méket. en tout cas, je conseil vivement la lecture de wikibuster, un site qui permet de prendre un peu de distance avec un outil, certes utile et intéressant, mais souvent par trop orienté et qui ne devrait pas porté l'adjectif de "libre" (surtout sur le wikipédia français). lire en ligne sur le site de wikibuster : http://blog.wikibuster.org/2013/03/14/censure-sur-wikipedia/ repost 0 published by michelet - dans my thinking (ma maniere de penser) commenter cet article … 12 décembre 2012 3 12 / 12 / décembre / 2012 12:12 l'uchronie : un outil pédagogique ? écrire l’histoire avec des « si »… que voilà un passionnant exercice pour un historien. ce genre de « jeu » pourrait être fait dans les classes de collège et de lycée, tout comme les situations-problème et les jeux de rôle. certes, ça demande du temps et de la préparation, mais cela est susceptible d’intéresser plus d’élèves à la discipline. sur un plan plus scientifique, il n’est pas inutile de se pencher sur ce genre « littéraire » qui nous viens d’angleterre, sous sa forme actuelle. l’uchronie désigne « l’histoire faite par la pensée ». c’est une sorte d’histoire utopique. le mot aurait été forgé par charles renouvier au xixe siècle, qui écrit uchronie . utopie dans l'histoire (1857) . finalement, il s’agit de regarder un événement « tel qu’il n’a pas été » et « tel qu’il aurait pu être ». c’est un questionnement de philosophe, voir de métaphysicien, ce qu’était renouvier. charles renouvier : l'histoire utopique. dans cet article, intéressons-nous, pour commencer, au livre de renouvier pour bien comprendre la genèse de l’uchronie. de manière assez classique, l’auteur, qui publie son livre en 1857 (réédité en 1876) essaie de comprendre ce qu’aurait pu être la civilisation européenne si les choses c’étaient passées différemment dès l’antiquité. le livre, qui s’inspire des livres de voyages à la mode au xviie siècle, commence par une lettre qu’un écrivain écrit à ses enfants pour leur léguer un manuscrit, lequel contient l’uchronie. précisons d’emblée que, contrairement à certains récit de voyages, renouvier n’essaie pas de tromper le lecteur. son texte a une vertu pédagogique certaine en amenant son lecteur à réfléchir sur la construction de l’histoire et sur la succession des événements. l’intérêt pédagogique est ce qui m’a intéressé au premier abord. parler de ce livre en classe de philosophie – dont renouvier est absent – ou en histoire, cela pourrait permettre de montrer aux élèves qu’il n’y a pas une seule construction de l’histoire possible, tout en leur précisant que l’uchronie ce n’est pas de l’histoire au sens scientifique de la discipline, mais qu’elle permet de saisir les enjeux d’un événements en s’interrogeant sur les raisons qui ont poussé les acteurs à prendre telle ou telle décision plutôt qu’une autre. l’idée est aussi de rester réaliste, c’est-à-dire avancer des hypothèses qui auraient été envisageable et faisable à l’époque. un très beau livre de patrice pusateri, architecte-urbaniste de l’état, a écrit une fiction architecturale, les obélisques de faïence (2009), dans lequel il montre que rouen (en seine-maritime) aurait pu devenir capitale de la france à l’époque d’henri iv. très documenté, avec des textes historiquement incontestable, il suit cette idée de la ville au cent clochers devenue capitale du royaume. c’est passionnant à lire. de manière littéraire, assez classiquement dirais-je, renouvier entoure son récit de mystère. le père du narrateur, sans doute écrivain du manuscrit, est un homme décrit comme solitaire, petit bourgeois sans grandes amitiés. je ne raconterais point le livre car son contenu est sans intérêt réel pour la suite de mon propos (mais je vous engage à le faire car c’est facile à lire). au xixe siècle, il n’est point difficile de montrer que « refaire » ou « revivre » l’histoire est une sorte de fantasme. jules michelet est le premier touché par cette histoire très documentée, mais romancée et animée. certes, il ne fait pas d’uchronie, même s’il « invente » parfois des dialogues. le grand professeur peut apparaître comme prétentieux lorsqu’il se place au-dessus des autres historiens de son temps : « dans mon enseignement, j’avais mis ce que nul homme vivant n’y mit au même degré. » (les jésuites, 1843) bref, il a une haute estime de lui-même. jules michelet : une histoire uchronique ? en tout cas, michelet n’a pas tort, lorsqu’il affirme que « d’autres enseignaient leurs brillants résultats, moi mon étude elle-même, ma méthode et mes moyens » (idem). c’est ce qu’il est demandé aux professeurs du collège de france aujourd’hui. présenter leurs recherches et leurs méthodes. toujours dans le même texte, il ajoute, conséquence de sa vision de l’histoire, que « c’est le haut caractère de la vraie science, d’être art et création, de renouveler toujours, de ne point croire à la mort, de n’abandonner jamais ce qui vécut une fois, mais de le reconstituer et de le replacer dans la vie qui ne passe plus. » maintenant, prenons la même phrase et considérons-là comme la définition de l’uchronie donnée par michelet, même si le mot n’existait pas encore, ce qui rend plus piquant encore l’intuition du professeur : « [ l’uchronie ] , c’est le haut caractère de la vraie science, d’être art et création, de renouveler toujours, de ne point croire à la mort, de n’abandonner jamais ce qui vécut une fois, mais de le reconstituer et de le replacer dans la vie qui ne passe plus . » cela peut paraître hasardeux et bancal, mais michelet avait un esprit en éveil et s’interrogeait beaucoup sur la pratique de l’histoire, sur sa conception et son enseignement. en cela, je me reconnais dans cette vision « littéraire » d’une science que michelet voulait populaire. il y a dans son oeuvre tous les éléments de base nécessaire à une bonne uchronie : le sérieux documentaire et scientifique, la touche poétique et littéraire, qu’il assume pleinement, et la volonté de reconstituer et de redonner une « âme » à l’histoire. jean-claude casanova : penser l'uchronie au xxie siècle. en 2005, jean-claude casanova, dans une séance de l’académie des sciences morales et politiques, parle de l’uchronie : « si l’on réfléchit sur les exemples que je viens de citer, on constate que l’attitude uchronique correspond à trois types principaux. il y a les penseurs qui veulent absolument intr